Faits marquants de l’année 2024 En 2024, 46 MW d’installations photovoltaïques supplémentaires ont été raccordées au réseau électrique, ce qui représente une augmentation de 17,3% du parc photovoltaïque en une année. Pour la partie biomasse solide / bagasse (centrales thermiques), une puissance installée moindre est observée depuis 2022. Elle résulte d’une modification de puissance due aux conversions biomasse des unités de Bois-Rouge et du Gol. Aucune évolution supplémentaire n'est à attendre sur ces équipements dans les années à venir. Enfin, s’agissant de l’éolien, une déconnexion de 6,3 MW est observée depuis 2023 à la suite du démantèlement de la ferme éolienne de Sainte-Rose. Un renouvellement du parc est en cours, avec une mise en production estimée en 2025. Le parc de Sainte-Suzanne a fonctionné à 8,8 MW pour 4 éoliennes sur le premier semestre puis à 19,8 MW à partir d’août 2024 avec la totalité des 9 éoliennes en fonctionnement à la fin du repowering du parc.
Parc de production d'électricité
Puissance raccordée au réseau en 2024 : 1 035,0 MW
Depuis 2019, la puissance présentée est la puissance raccordée au réseau électrique par contrat, sauf pour la centrale bagasse-biomasse de Bois Rouge et la centrale hydroélectrique de Rivière de l’Est pour lesquelles la puissance installée a été considérée afin d’assurer la continuité des données avec les années précédentes.
Puissance raccordée au réseau électrique au 31 décembre 2024 : 1 035 MW
Puissance installée sur le réseau au 31 décembre 2024
Du fait d’arrondis, des écarts peuvent être constatés sur certains totaux.
L’énergie renouvelable non synchrone est une énergie produite et injectée sur le réseau par intermittence car elle dépend directement des conditions météorologiques. Elle n’est pas pilotable par le gestionnaire de réseau. Les énergies photovoltaïque et éolienne sont non synchrones.
L’année 2024 voit l’augmentation du parc photovoltaïque se poursuivre après une croissance très rapide entre 2008 et 2012 (croissance annuelle moyenne de près de 142% sur la période), un ralentissement entre 2013 et 2021. Les groupes électrogènes ont été sollicités en 2024 à hauteur de 24 MW. Depuis 2023, le parc de production connait une évolution significative aux alentours de +5% par an.
Évolution du parc en service de 2000 à 2024 en MW
En termes de puissance installée sur le réseau de l’île, un cap a été franchi en 2024 avec les dernières phases de conversion des différentes unités de production essentiellement d’origine fossile (30% en 2023) vers des unités d’origine mixte ou essentiellement renouvelable.
Ainsi, la répartition des unités de production en termes de puissance installée est la suivante :
- Fossiles : les TAC de Port Est et les groupes de secours : 104 MW, soit 10%.
- Energies renouvelables : La centrale Port Est (moteurs biodiesel), les centrales d’Albioma Gol et Bois-Rouge (pellets de bois, bagasse) : 880 MW, soit 85%.
- Mixte : la centrale Albioma TAC Sud (bioéthanol et GNR) : 41 MW, soit 4%.
- Stockage (batterie de Saint-Leu et celle de Cratère de Saint-Benoît) : 10 MW, soit 1%.
Répartition des unités de production en puissance en $BUTTON1
Production d'électricité
Production électrique en 2024 : 3 067,3 GWh (263,7 ktep)
Production d'électricité
Il s’agit de l’offre électrique nécessaire pour répondre à la demande (production électrique nette livrée sur le réseau). En 2024, la production électrique livrée sur le réseau est de 3 067,3 GWh soit 263,7 ktep et une diminution de 0,6% par rapport à 2023. Elle provient pour 7,6% des énergies primaires fossiles (pétrole et dernier stock de charbon) et pour 92,4% des énergies renouvelables, dont 31,2% d’énergies renouvelables locales. La part renouvelable (importée + locale) est en augmentation (+11,2 points) par rapport à 2023.
Cette croissance est due à une augmentation significative de la production à partir de la biomasse solide et liquide. Les pellets de bois et le biodiesel assurent 61% de la production électrique totale en 2024.
Les pellets de bois ont été introduits à la suite de la conversion des centrales Albioma Bois-Rouge et Le Gol respectivement en 2022 et 2023. Depuis mars 2024, ces unités de production fonctionnent à 100% biomasse et ont produit 710,9 GWh, soit 23% de la production électrique totale.
Le biodiesel a été introduit à la centrale Port Est en juin 2023, afin de remplacer le fioul lourd. En 2024, la production électrique de la centrale Port Est, 100% issue du biodiesel, a doublé et est ainsi passée de 500,9 GWh à 1 162,5 GWh assurant ainsi 38% de la production électrique.
Pour info Le parc éolien de Sainte-Suzanne était en fonctionnement sur 4 éoliennes de mars 2023 à mi-2024. Depuis fin 2024, la totalité du parc (9 éoliennes) fonctionne. La ferme éolienne de Sainte-Rose a été démantelé en 2023. Un renouvellement est prévu, avec une mise en production estimée en 2025. Les groupes de secours ont été sollicités pour répondre à la demande d'électricité en période de pointe lors des différentes avaries en 2024.
Production électrique totale par type d’énergie $BUTTON1 en GWh
La part des énergies renouvelables locales est fortement liée aux productions annuelles à partir de l’hydraulique et de la bagasse. Ces deux productions sont généralement dépendantes de la météorologie, la pluviométrie et l’ensoleillement notamment. Bien que l’année 2024 ait une meilleure pluviométrie qu’en 2023 (+23%), la production à partir de l’hydraulique n’a que légèrement repris de 6,8% (393,6 GWh en 2023 contre 419,2 GWh en 2024). Cela s’explique en partie par l’avarie intervenue à la suite du cyclone Belal (janvier 2024) sur la centrale de la Rivière Sainte-Rose. Celle-ci dispose de deux prises d’eau, une assurant 80% (partie endommagée) de la production et l’autre 20%. Au cours de l’année 2024, la centrale de Rivière Sainte-Rose a donc fonctionné pendant 3 mois uniquement sur la 2ème prise (soit 20% de la production).
La production à partir de la bagasse a diminué de 13% en 2024, le volume de canne étant moins important que l’année précédente (-21%) et la teneur en fibre moins élevée.
La production photovoltaïque s’intensifie par rapport à 2023 avec +18 GWh produit en 2024.
Évolution de la production d'électricité depuis 2000 en GWh
En 2024, la production électrique a diminué de 0,6% (-18 GWh) par rapport à 2023.
Ainsi, la production électrique à partir des énergies renouvelables est de 2 834,2 GWh, soit une augmentation de 1 088,7 GWh par rapport à 2023 (+62,4% entre 2024 et 2023). Cette production se distingue en production électrique renouvelable locale et production électrique renouvelable importée.
La production électrique issue des énergies fossiles a diminué de 1 106 GWh, soit une baisse de 82,8% par rapport à 2023. En 2024, l'utilisation des combustibles fossiles a été largement réduite voire supprimée au profit de la production électrique à partir des pellets de bois et du biodiesel.
Il est à noter que la production électrique en 2000 s’élevait à 1 758,0 GWh contre 3 067,3 GWh en 2024, soit une augmentation de 74%, avec des moyens de production principaux ayant évolué (fioul lourd converti au biodiesel, charbon/bagasse converti aux pellets de bois/bagasse, photovoltaïque, hydraulique) ainsi que leurs puissances installées.
La production électrique tend à se stabiliser depuis 2021, tout en restant à un niveau légèrement supérieur à celui de 2019 (dernière année pleine précédent la crise de 2020). La croissance de la production d’électricité ralentit et tend à se stabiliser : depuis 2010, elle est en augmentation de 1,2% par an en moyenne, contre 4,4% par an en moyenne sur la période 2000-2010.
On notera un accroissement de la part des énergies renouvelables dans la production électrique dans cet intervalle passant ainsi de 46,7% en 2000 à 92,4% en 2024. En effet, ce taux de pénétration des énergies renouvelables connait un rebond de +35,8% en 2024 (par rapport à 2023) et atteint cette année son niveau maximum historique. Ceci s’explique par l’abandon des combustibles fossiles (charbon et fioul lourd) en faveur des pellets de bois et du biodiesel. Depuis 2010, on observe une augmentation progressive des systèmes photovoltaïques au parc participant au mix électrique renouvelable (10,1% dans le volume total de production électrique).
Production et puissance maximum mensuelles
La puissance maximale appelée en 2024 est légèrement inférieure à celle de 2023 mais proche de celle appelée en 2020. Depuis 2018, la puissance maximale appelée varie entre 486 et 502 MW.
On notera également que les puissances appelées maximales les plus faibles se situent globalement entre les mois d’avril et juillet depuis 2018 (soit en période dite hivernale, moins de recours à la climatisation et en dehors de la campagne sucrière) mais tendent à se déplacer à partir de 2021 entre les mois de mai à octobre.
Concernant les puissances maximales les plus fortes, elles sont appelées entre décembre et avril (période estivale), depuis 2018.
Production électrique et puissances maximales appelées
En 2024, la pointe de demande instantanée a atteint son maximum au mois de février, comme c’est le cas depuis 2022. Les pointes sont liées aux hausses de températures (période d’été austral entre octobre et avril). Plus il fait chaud (principalement en été), plus on consomme d’électricité (plus de climatisation). De mai à juillet, les températures étant plus fraîches, le recours à la climatisation diminue.
Par ailleurs, la production électrique a tendance à augmenter avant la période estivale, à partir de juillet. cette hausse est en partie due à l’activité sucrière, qui débute en juillet jusqu’à novembre causant ainsi un impact sur la consommation électrique.
L’intégralité de l’énergie produite par les installations photovoltaïques a été injectée en 2024. Le gestionnaire peut être amené à déconnecter le système en cas de risque sur la stabilité électrique, cependant, cette situation n’a pas été rencontrée depuis 5 ans. Pour rappel ::
| 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Nombre de jours avec déconnexions | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
| Énergie non injectée sur le réseau en raison de ces déconnexions en MWh | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Récapitulatif de la situation électrique
De 1995 à 2000, la production électrique a augmenté en moyenne de 6,3% par an. De 2000 à 2010, la production électrique a augmenté de 4,4% par an en moyenne.
Enfin, de 2010 à 2024, la production électrique a augmenté en moyenne de 1,2% par an, soit une progression générale de 2000 à 2024 de 2,4% en moyenne.
La croissance de la production électrique s’explique par l’augmentation de la demande en électricité (malgré quelques diminutions constatées ponctuellement, notamment en 2018, 2020 ou encore 2022), même si l’augmentation est moindre depuis 2010 et malgré le pic de 2021.
Faits marquants de l’année 2024 marque un cap avec 92,4% de la production électrique réalisée à partir des énergies renouvelables à La Réunion ; ce chiffre est le taux le plus fort d’énergies renouvelables dans le mix électrique depuis 2000 après celui enregistré l’année dernière (56,6% en 2023).
Conversion des centrales Albioma (Bois-Rouge et Le Gol) à 100% aux pellets de bois et de la centrale Port EST à 100% au biodiesel.
23,2% de la production électrique à partir des pellets de bois et 37,9% à partir du biodiesel.
Augmentation de 62,4% de la production électrique à partir de toutes les énergies renouvelables confondues entre 2023 et 2024 (y/c le repowering du parc éolien de Sainte-Suzanne et les centrales biomasses)
Part des EnR dans le mix électrique
Réseau électrique
4 370 km de lignes électriques haute tension (HTA + HTB) en 2024
En 2024, il y a 24 postes sources sur l’ensemble de l’île. Le nombre de postes de distribution publique HTA/BT a augmenté pour atteindre 4 840 postes en 2024.
La longueur du réseau électrique de l’île de La Réunion en kilomètres est présentée dans le tableau ci-dessous :
| En km | Réseau aérien | Réseau souterrain | Réseau sous-marin | Total |
|---|---|---|---|---|
| HTB (63 kV) | 398 | 99 | 34 | 531 |
| HTA (15 kV) | 946 | 2 893 | 0 | 3 838 |
| Basse tension (230 V et 400 V) | 3 694 | 2 974 | 0 | 6 668 |
| Part du réseau | 45,9% | 54,4% | 0,3% | - |
Consommation d'électricité
Consommation électrique en 2024 : 2 797 GWh
Consommation d'électricité par type de client
La consommation électrique estimée à fin 2024 est de 2 797 GWh.
On estime que les actions d’efficacité énergétique menées en 2024, notamment les actions brasseurs d’air, ont permis d’éviter une consommation de 62,4 GWh.
Cette consommation se détaille selon les clients « tarif bleu » et « tarif vert ».
Un décalage est constaté entre l’évolution de la production et de la consommation chaque année. Cette différence s’explique par le fait que la consommation est estimée à partir de la relève des compteurs dans l’attente du déploiement complet des compteurs numériques qui permettra d’avoir des données plus fiables.
La nomenclature actuelle d’EDF regroupe les clients sous 4 catégories, qui sont les suivantes :
- Les gros consommateurs : clients alimentés au niveau de tension HTA, quel que soit l’usage (les industriels, les hôpitaux, les aéroports…)
- Les collectivités locales (usage déclaré du contrat) : collectivité, service public ou éclairage public, avec alimentation BT (inclus BT+)
- Les clients professionnels (usage déclaré du contrat) : agriculteur, professionnel et service commun d’immeuble, avec alimentation BT (inclus BT+)
- Les clients particuliers (usage déclaré du contrat) : domestique (inclus BT+, il y a des clients domestiques au niveau de tension supérieur à 36 kVA).
Cette nomenclature permet de présenter une vision relativement large des consommations par clientèle.
Suivi des estimations de consommation électrique et du nombre de clients par tarification de 2005 à 2024
Segmentation de la clientèle et part dans la consommation $BUTTON1
Conformément à la délibération de la CRE 2018-071 du 22 mars 2018 portant sur le projet de comptage évolué, EDF a commencé à déployer des compteurs numériques sur le territoire de La Réunion. Ainsi, à fin 2024, il y a 425 717 compteurs numériques installés dont 418 546 sont d’ores et déjà communicants. Le déploiement de ces compteurs permettra un suivi plus précis de la consommation électrique.
Pour les bilans énergétiques de La Réunion depuis 2012, une partie des clients « collectivités locales » en tarif vert est comptabilisée dans les clients « gros consommateurs ».
Focus sur la consommation électrique domestique
En 2024, la consommation électrique domestique totale est de 1 288,8 GWh. Cela correspond à une consommation moyenne de 3,38 MWh par abonné, en augmentation de 2,5% par rapport à 2023 et de 1,44MWh par habitant.
En 2023, la consommation moyenne par abonné était de 3,27 MWh soit 1,39 MWh par habitant.
Consommation électrique domestique
Consommation d'électricité par commune
L’influence de la taille de la population des communes explique en partie les grandes différences entre les consommations électriques annuelles sur le territoire. Les écarts proviennent également de la forte différence de leurs activités économiques, industrielles et commerciales.
Entre 2017 et 2018, la consommation totale d’électricité avait globalement diminué, pour connaître une augmentation de 1,6% entre 2018 et 2019, puis diminuer de nouveau entre 2019 et 2020 de 1,6%.
Entre 2020 et 2022, la consommation avait augmenté de 4,0% avec une hausse de consommation de 5% uniquement sur le territoire du TO.
Après une baisse de la consommation globale de -3,2% pour l’ensemble du territoire en 2023, on assiste en 2024 à une légère augmentation de 2,5%. Cette augmentation est également observée pour la majorité des EPCI : le TO (5,2%), la CIVIS (4,8%), la CASUD (2,0%) et la CIREST (1,3%). Seule la CINOR enregistre une baisse de 1,4% sur son territoire. La consommation globale a ainsi presque rattrapé celle de 2021 qui était de 2 805,6 GWh.
La carte ci-dessous représente la répartition de la consommation du territoire selon les communes en 2024. La consommation est concentrée dans les communes les plus peuplées.
Consommation électrique par $BUTTON2 en $BUTTON1